Infusions Happy Plantes : "On est dans le temps long, comme les plantes et les producteurs"
Infusions Happy Plantes : "On est dans le temps long, comme les plantes et les producteurs"
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La nature est pleine de ressources que l’on peut utiliser dans le respect des humains et de la planète, Charly en est convaincu. C’est pourquoi il se donne à fond dans le projet dont il est le co-fondateur : Happy Plantes. La marque fabrique des infusions biologiques, à base de plantes dont la plupart proviennent de France, afin de valoriser directement le territoire et ses habitants.
Lyonnais de naissance, Charles-Édouard Dubail, alias Charly, apprend à aimer les subtilités de la nature aux côtés de ses grands-parents bourguignons. Pendant ses études d'ingénieur en agronomie tropicale, il rencontre Amaya Calvo Valderrama, sa future compagne, passionnée - entre autres ! - de plantes aromatiques et médicinales. Après plusieurs voyages marquants en Amérique Latine, en Asie du Sud-Est et en Afrique de l’Ouest, Charly se lance dans l’agriculture urbaine puis dans des projets de développement à l’étranger, avant de rentrer en France en 2015 : "On est arrivés en Auvergne, où j’ai travaillé comme directeur d’une coopérative nationale d’apiculteurs spécialisée dans la production de gelée royale française".

Travailler avec les plantes, tout un programme

Avant de s'installer dans le Massif central, Amaya a aussi acquis de nombreuses expériences, notamment lors d'un voyage au Népal pour travailler dans le thé et comme stagiaire à Cuba, pour découvrir le savoir-faire de petits producteurs. En arrivant en Auvergne, elle décide tout de suite de monter son entreprise de A à Z. Charly se souvient : "Moi, je découvrais totalement les plantes. J’étais novice dans le domaine mais très curieux, et elle m’a vite transmis sa passion".
En 2015, Amaya lance sa campagne Ulule. Avec rigueur et humour, elle propose des tisanes "aux super-pouvoirs", pour les héros et héroïnes de tous les jours : "les sportifs, les super-mamans, les écoliers, les geeks, les épicuriens et bien d’autres encore".
Doucement mais sûrement
Pendant les premiers mois de Happy Plantes, Charly et Amaya font le pari de la tranquillité. "L’idée, c’est de prendre son temps pour se développer. On n’est pas vraiment une startup. On veut plutôt être une "maison", qui a pris le temps de s’installer et sur laquelle on peut compter. On est dans le temps long, comme les plantes et comme les producteurs qui doivent parfois attendre trois à cinq ans après la première plantation avant d’avoir une bonne récolte. Comme ça, on est sûrs de ne pas griller les étapes."
On est dans le temps long, comme les plantes et les producteurs qui doivent parfois attendre trois à cinq ans après la première plantation avant d’avoir une bonne récolte.
En février 2016, quand le business plan et les recettes sont fin prêts, Amaya ouvre son atelier-boutique d'infusions, à Volvic (Puy-de-Dôme). Charly la rejoint officiellement dans l'entreprise début 2017. Des premiers mois sur des chapeaux de roue : "C'était un peu la course. On allait chercher les kilos de plantes chez les cueilleurs du coin à la SICARAPPAM (coopérative agricole de producteurs de plantes médicinales et aromatiques), on produisait tout en flux tendu. On était à fond !" Dès ses débuts, la jeune marque Happy Plantes réalise la coupe, le conditionnement et les mélanges à la main.
En 2017, Charly et Amaya accueillent leur première employée. "Ça nous a permis de nous diversifier, de trouver d’autres distributeurs et d’aller sur des salons particuliers et professionnels. Résultat, on passait l’équivalent d’un week-end par mois chez nous, on était tout le temps sur les routes", raconte l'entrepreneur. En 2019, la marque profite d’une bonne croissance pour agrandir sa gamme, trouver de nouveaux partenaires et s’ancrer localement. Aujourd'hui, Happy Plantes compte désormais une équipe de 10 personnes passionnées !
Le couple est animé par l’ambition de créer une entreprise fondée sur des valeurs de respect des personnes et de l’environnement : "On voit notre activité comme une chaîne d’êtres humains, d’histoires, d’expériences et de savoir-faire". Bien sûr, par rapport à une entreprise classique, Happy Plantes produit moins de richesses financières. Pour Charly, il s’agit là d’un parti pris qui relève du bon sens : "On vit le plus sobrement possible. C’est un choix philosophique et stratégique. Notre but, c’est de créer de la valeur ajoutée sur un territoire et de faire en sorte que les gens soient heureux de s’investir dans un projet qui fait sens".
Les étapes du breuvage
Pour un ancien novice en matière de plantes, Charly se montre fin connaisseur des étapes qui jalonnent le chemin des plantes, de la terre à la tasse de tisane. Pour les plantes cultivées, toutes certifiées biologiques, "les producteurs achètent leurs plants à des pépiniéristes en décembre, ils préparent leur terrain, plantent, puis la cueillette se fait entre juin et octobre. Ensuite, il y a une phase de tri et de séchage, l’ordre peut varier selon les préférences. Enfin, on peut travailler ces plantes à l’abri de la lumière et de l’humidité."
On voit notre activité comme une chaîne d’êtres humains, d’histoires, d’expériences et de savoir-faire.
Pour la cueillette des plantes sauvages comme l’ortie, la fleur de sureau ou la myrtille, il faut avoir du flair. "Chaque année les cueilleurs et les cueilleuses observent le territoire : par exemple si des arbres ont été fraîchement coupés, ou si une zone est bien humide, le coin est idéal pour les plantes comme la reine des prés. En général, la cueillette se fait de bon matin pour éviter de la faire en plein soleil et d’abîmer la plante. Elle dure entre trois et quatre heures, puis on passe directement au séchage. Ensuite on peut faire un tri pour séparer la feuille de la tige."
Le dernier moment fort, le mélange : "On aime faire nos expériences, c’est pour cela qu’on tenait à avoir aussi notre propre séchoir. On s’amuse avec toute la palette de saveurs et de propriétés. Quand on fait des mélanges, on travaille des plantes dites de fond (c’est-à-dire les plantes de vertu), des plantes de saveur, et des plantes de volume. Selon le mélange choisi, les résultats peuvent être tout à fait différents !"
On aime faire nos expériences, c’est pour cela qu’on tenait à avoir notre propre séchoir. On s’amuse avec toute la palette de saveurs et de propriétés.
Des engagement très concrets
Pour Charly, l'engagement fait écho à son idéal philosophique : "Nous cherchons à faire des produits qui n’impactent négativement ni l’environnement ni les conditions sociales des travailleurs et travailleuses." Des salaires décents au packaging biodégradable fabriqué en France au maximum (à 90% en région Rhône-Alpes), chaque détail compte.
Un exemple parlant : la poudre de plantes, résidu habituellement destiné aux ordures, est réutilisée dans des cosmétiques. Cela permet à Charly et Amaya de créer du lien et de valoriser le savoir-faire de Pierre, un savonnier du coin. "Chaque année dans nos calendriers de l’Avent, on met en avant des artisans autour de nous. Ça nous parait très important d’aller dans ce sens. Aussi, j’ai une obsession du déchet. Je pars du principe qu’en tant qu’entreprise, on est responsables de mettre sur le marché des produits qui créent le moins de déchets possible", souligne Charly. Pour cela, Happy Plantes travaille notamment avec le réseau vrac. De plus, les infusettes sont biodégradables et compostables.
Pour ce qui est du transport, "pour faire venir les rares plantes qu'on ne peut pas faire pousser en France, on essaye de recourir le plus possible aux bateaux à voile et de se connecter à des initiatives telles que les canaux pour faire la connexion entre les régions, ou Railcoop qui relance les connexions par les trains. Et on effectue le dernier kilomètre à vélo."
Question subsidiaire : quelle est la tisane préférée de Charly ? C’est la tisane des Super-mamans. Pourquoi ? "C’est un mélange de six plantes. Quand on met le nez dans le sachet, on est emporté par plein de saveurs : l’anis se prononce bien, on a la fraîcheur de la menthe poivrée et le petit côté aromatique du romarin". Ensuite, il y a la sensation en bouche : "Quand on boit cette tisane on sent mieux le côté floral de la marjolaine que j’aime beaucoup. Sur une deuxième infusion (les tisanes sont réinfusables deux à trois fois) l’anis donne un goût plus sucré au mélange. Tout ça avec une note citronnée apportée par la verveine et la mélisse." Plus aucun doute : Amaya a bel et bien transmis sa passion à Charly !
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