Hindbag, des sacs intemporels et colorés confectionnés par une ONG indienne
Hindbag, des sacs intemporels et colorés confectionnés par une ONG indienne
Découvrez les sacs et accessoires Hindbag !
C’est un peu le premier jour du reste de sa vie. En 2012, tout juste débarqué dans une école de commerce toulousaine, Pierre Monnier doit monter un projet entrepreneurial avec un petit groupe de camarades. L’objectif ? Apprendre à gérer un budget et à travailler en équipe. Une réalisation estudiantine censée durer 6 mois… Qui perdurera finalement beaucoup, beaucoup plus longtemps : aujourd’hui, Pierre est à la tête d'Hindbag, une marque bigarrée en plein développement.
Il y a 10 ans, donc, tout a commencé au hasard d’un repas de copains. “Je cherchais une bonne idée pour ce projet. Un ami me parle de Swami Sivananda Memorial Institute (SSMI), une ONG indienne qui œuvre pour l'émancipation des femmes dans un quartier défavorisé de Dehli", se souvient Pierre. L'étudiant les contacte, discute, propose : "Le contexte, c’était la fin des sacs en plastique en France, il y avait un marché sur les tote bags. Et l'association avait déjà un atelier textile, où elle formait des femmes à la couture"... L'idée de départ se dessine rapidement : des femmes confectionneront des sacs en tissu, avec une rémunération juste, pour "permettre à l'ONG de ne plus dépendre de dons grâce à des revenus fixes". Les premiers tote bags personnalisés sont vendus en France, à des entreprises et dans l’école de commerce.
Le but, c'est de permettre à l'ONG de ne plus dépendre de dons grâce à des revenus fixes.

Après un joli succès, les autres membres de la petite équipe d’étudiants voguent vers d’autres horizons, mais Pierre décide de transformer l’essai. Il fait quand même un stage chez L’Oréal, “pour avoir au moins une ligne sur mon CV, si jamais cela ne marche pas”. Puis consacre son année de césure à la marque, installé à La Ruche, une pépinière de l’économie sociale et solidaire. C’est là qu’il crée officiellement la société Hindbag : “L’ONG était très motivée et m’a beaucoup poussé à continuer. Petit à petit, j’ai pu investir. Pendant mon année de césure, j'ai lancé des sacs imprimés sur Etsy [un site de vente en ligne de créations artisanales, ndlr] pour les particuliers”.
Du projet étudiant à la marque installée
Pierre fait même son stage de 4ème année dans sa propre société. Et bien sûr, il enchaîne. “Je me suis donné deux ans pour être rentable, en donnant un maximum de revenus à l’ONG”, déclare-t-il. Celle-ci “a besoin de travail et d’argent, et donc de volumes de commandes. Pour cela, j'ai continué à beaucoup travailler avec les entreprises”.
Mais comment développer aussi la vente aux particuliers ? En 2018, Pierre et son nouvel associé Julien lancent les sacs Paccka sur Ulule. “Cela marche bien, mais sans exploser ! Cette campagne nous a permis de nous rendre compte de la difficulté du BtoC [la vente aux consommateurs et consommatrices, ndlr]… Et de la nécessité de recruter un directeur artistique”, raconte l'entrepreneur. En 2019, Pierre embauche Raph, graphiste, pour créer de nouvelles pièces et une identité de marque forte. Dès la première collection dessinée, le style Hindbag est là, avec "un côté intemporel. Nos sacs seront toujours à la mode dans 4 ans. Et la couleur est l'une de nos grandes forces !". Bleu électrique, Lilas, Sauge, Terracotta ou encore Rose blush... Les teintes des sacs et accessoires inédits (sacs à dos, bananes, sacs à main, cabas, housse d'ordinateur, pochettes pour smartphone....) sont intenses et soigneusement choisies.
La couleur est l'une de nos grandes forces !
100% de coton biologique
Ensuite, l'arrivée du Covid-19 va changer la donne pour la marque : “avant, les ventes aux entreprises représentaient 80% de notre chiffre d’affaires. Mais avec la pandémie, ces ventes et ces revenus tombent à zéro. On décide de miser sur les particuliers, en vendant des sacs à prix coûtant, pour avoir un maximum de travail à la sortie du confinement”. Une sorte de précommande solidaire, qui permet de maintenir l’activité, d’agrandir l’équipe, et d’équilibrer les revenus : aujourd’hui, 50% des ventes sont faites à des particuliers et 50% à des entreprises.
La suite ? “On refait une campagne Ulule en 2020, avec l’objectif d’obtenir des fonds pour tout passer en coton bio. Cela a été l’opportunité d’investir et de passer un cap : un vrai levier d’accélération”. C'est chose faite : “le coton bio est cultivé et tissé en Inde, pour minimiser les distances de transport avec l'atelier de SSMI. Des champs à la teinture, tout le processus est labellisé GOTS”.
Des champs à la teinture, tout le processus est labellisé GOTS.
Au fil des ans, les liens avec l’ONG se renforcent. “SSMI est bien plus qu’un fournisseur. On crée des relations humaines fortes, au-delà de l’aspect purement pratique”. Les couturières ont toutes un travail salarié, payé trois fois plus que le salaire minimum indien. De plus, “elles sont formées à la couture et à d’autres métiers. Aujourd’hui une centaine de femmes travaillent sur les produits Hindbag”. La marge est réinvestie dans l’éducation de leurs enfants, notamment pour la construction une école, qui accueille à ce jour 750 élèves. “Hindbag représente 70% des revenus de l’ONG. On n’oriente pas du tout les projets, c’est eux qui ont l’expérience du terrain”, précise Pierre.
Amélioration continue
Hindbag, en cours de labellisation B-Corp, est dans une démarche de progression permanente. Par exemple, pour suivre le rythme, la marque utilise encore du transport aérien, mais le transport maritime représente tout de même 60% des volumes. Et ce chiffre devrait monter à 90% d’ici 12 à 18 mois ! De plus, “pour diminuer les déchets dans le processus de création, nous confectionnons des housses de smartphone avec les chutes de tissu du grand cabas. Aujourd’hui, c’est un jeu et un enjeu : 30 à 40% des chutes sont retournent dans de nouveaux produits, et nous préparons de nouveaux accessoires pour utiliser les restes de matières, comme des panières à pain, des cache-pots ou des chouchous”.
À Paris, l'équipe de 8 personnes travaille au futur - toujours coloré - de la marque, pour les entreprises et les particuliers. Hindbag entend aider SSMI à ouvrir une autre école, installer du matériel d'impression numérique dans l'atelier de Dehli, ou encore créer une offre de carnets, toujours main dans la main avec l'ONG. “Nous voulons faire grandir Hindbag, mais pas trop vite. Mon objectif, ce n’est pas de monter très fort pour vendre dans 3 ans, dit Pierre. C’est d’être encore là dans 15 ans. Avec l’ONG".
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