Gigoteuses, doudous ou langes : Nolwenn crée "des produits pour bébés conçus autrement"
Gigoteuses, doudous ou langes : Nolwenn crée "des produits pour bébés conçus autrement"
Découvrez les produits de puériculture d'ANDARTA !
“Déjà petite, je voulais travailler dans le monde de la petite enfance. Je me sentais connectée aux plus jeunes. On n’apprend jamais autant qu’entre 0 et 3 ans ! C'est vraiment une grande période de découverte. C'est aussi un âge sans filtre social”, raconte Nolwenn Colléter, nantaise et co-fondatrice d’ANDARTA. Une fois le bac en poche, elle a donc la ferme intention d'accompagner l’évolution des bambins, d'une manière ou d'une autre : “J’entame un cursus en sociologie. Je prépare le concours d’éducateur de jeunes enfants, tout en travaillant comme caissière. Je réussis l’écrit… Mais pas l’oral. Finalement, je continue en socio pendant 4 années”. En master 1 se pose la question de continuer, ou non, vers une carrière de chercheuse ou d’enseignante. La jeune femme décide de bifurquer vers la fac d’économie, pour apprendre le métier de chargée d’études marketing.
On n’apprend jamais autant qu’entre 0 et 3 ans ! C'est vraiment une grande période de découverte. C'est aussi un âge sans filtre social.
De son stage de fin d’études à ses premières expériences professionnelles de salariée, elle passe par Dorel, une entreprise leader de l’équipement pour bébé (avec des marques comme Bébé Confort ou Maxi-Cosi), Décathlon ou encore Candide (marque de textiles pour les bébés). “L’entrepreneuriat ne faisait vraiment pas partie de ma vie, explique-t-elle. J’étais la première de ma famille à faire des études supérieures. Ce n’était pas prévu comme ça dans le schéma ! Mais j’ai commencé à rencontrer des entrepreneurs et entrepreneuses dans des salons. Tout cela a commencé à devenir attractif…”, se souvient-elle.

Vers l’entrepreneuriat
En 2012, elle tombe enceinte, prolonge ses réflexions sur le sujet, note des idées et des envies. De plus, en devenant maman, elle prend conscience du décalage entre les discours et la réalité : “À ce moment-là, on ne parlait vraiment pas du 4ème trimestre et du post-partum”. Ni de bien d’autres réalités difficiles de la parentalité. Après la naissance de sa fille, Nolwenn retourne travailler, mais avec en tête cette envie de plus en plus forte de “créer d’une autre manière. Je voyais que c’était possible de faire mieux. Le sujet de la parentalité revenait me chatouiller, j’avais un besoin de transmission”.
En 2015, elle trouve un nouveau travail dans une entreprise de déco, plus proche de chez elle, à Nantes. Le tournant approche : “au début, je me suis éclatée. Puis, je me suis agacée. J’ai eu une grosse envie de liberté, c’est devenu ma priorité, le salariat ne me convenait plus. Je voulais proposer mieux dans le domaine de la puériculture. Une fabrication plus respectueuse des enfants et de l’environnement”.
Je voulais proposer mieux dans le domaine de la puériculture, pour les enfants et l’environnement.

Feuille blanche
En 2019, Nolwenn se lance, avec Aude, son associée designer qui quittera l’entreprise l’année suivante. ANDARTA voit le jour : un nom d’origine celte, celui d’une “déesse de la guerre au sens de la protection du territoire, et de la fertilité”. “Pour créer une marque engagée, il faut partir d’une feuille blanche. Et écrire tout le processus industriel, de la conception à la réalisation”, explique l’entrepreneuse.
Comment imaginer des gigoteuses et des doudous plus vertueux ? Il faut d’abord choisir des matières : ce sera du coton bio certifié par l'exigeant label GOTS, et du polyester recyclé, à partir de déchets de bouteilles en plastique pour le garnissage de la turbulette. Ce choix est un sacré défi, car les autres marques utilisent du polyester lambda, un tissu dérivé de la pétrochimie, ou des matières naturelles “qui posent des problèmes de qualité, la résistance au lavage par exemple n’est pas géniale”. Enfin, tous les tissus et garnissages sont certifiés OEKO-TEX 100 classe 1, qui concerne les produits pour les 0-3 ans : cela garantit l'absence de substances nocives pour les enfants et l'environnement.
Pour créer une marque engagée, il faut partir d’une feuille blanche. Et écrire tout le processus industriel, de la conception à la réalisation.
Pour les motifs, Aude dessine les deux dessins de l'univers "Doux Feuillage". Quid de la fabrication ? Ce sera dans un atelier portugais, à Porto. En outre, tous les produits seront testés par un laboratoire français indépendant, avant la mise en vente (ce qui n’est pas une obligation), pour vérifier que les critères de sécurité et de qualité sont bien conformes aux réglementations. Nolwenn souligne un point en particulier : depuis 2018, une norme européenne réglemente plus précisément l'encolure des gigoteuses, avec des exigences élevées pour protéger les bébés... Pas toujours mises en application par les marques du marché. En pratique, le col doit être bien ajusté : l'enfant ne doit pas pouvoir passer sa tête.
Attaches-tétines et chouchous
Après avoir bossé sur la stratégie, la rédaction du business plan, le développement des produits et la recherche de partenaires financiers, ANDARTA est fin prête pour sa campagne de financement participatif sur Ulule, initiée fin février 2020… Un peu plus de deux semaines après, le confinement commence. À ce moment là, il était compliqué d’être audible : “tout internet s’enflammait. Parfois, savoir communiquer, c’est ne pas communiquer”. La date de fin de campagne est décalée, Nolwenn prend du recul, puis ajoute une contrepartie bien utile : des masques en tissu.

Malgré les retards de production liés à la pandémie, les contributeurs et contributrices seront bien livrés à la fin de l’été 2020. La cheffe d’entreprise ne manque pas d’idées pour la suite : “j’ai demandé à mon fournisseur portugais de récupérer les chutes de tissu. Dans un atelier d’insertion professionnelle à Nantes, celles-ci sont transformées en attaches-tétines et en chouchous”. “Pour moi, il était important d’être aussi actrice de l’économie locale”, précise-t-elle. D’ailleurs elle propose également une collaboration avec Maison Roussot : de jolis bols bretons fabriqués dans une faïencerie artisanale française ! Toujours avec du coton bio, elle lance aussi d'autres produits pour compléter le parfait petit trousseau du bébé qui vient au monde : des trousses de toilette, des carrés lavables, une sortie de bain, ou encore un lange et une couverture.
Je veux continuer à affirmer mes engagements et à informer sur la manière dont on créé les produits. Avec toujours ce respect des humains, donc sans casser les prix, pour rémunérer tous les acteurs de la chaîne.
Après une année 2021 encore très digitale, Nolwenn aimerait reprendre les évènements physiques en 2022. “Je veux continuer à affirmer mes engagements et à informer sur la manière dont on crée les produits. Avec toujours ce respect des humains, donc sans casser les prix, pour rémunérer tous les acteurs de la chaîne”, dit la créatrice. Elle va continuer à encourager les parents à “prendre soin d'eux, notamment via des messages sur mes réseaux sociaux... Ou via la capsule de tee-shirts “Je m’aime”. À Nantes, dans sa maison-bureau-entrepôt de logistique, Nolwenn semble complètement dans son élément, comme un poisson dans l'eau dans sa nouvelle vie d'entrepreneuse, ravie de cette “liberté d’action et de choix… Et de tous ces challenges quotidiens”.
Découvrez le textile en coton bio pour bébé d'ANDARTA !